Théogène Rudasingwa, ancien chef de cabinet de Kagame, ensemble avec ses compagnons, pour la plupart membres du parti d’opposition, RNC, continue d’inquiéter le Rwanda de Paul Kagame.
En effet, le régime de Kigali, habitué à stigmatiser et à traiter ses opposants avec beaucoup de mépris, semble prendre au sérieux les menaces que représentent les dissidents membres du RNC.
Il y a des signes qui ne trompent pas: le gouvernement rwandais qui a l’habitude d’exprimer ses projets, son idéologie et ses attaques contre les opposants à travers son quotidien « The New Times » est entrain de dévoiler ces inquiétudes via le même journal.
En effet, ce quotidien a publié la semaine dernière un article signé par le porte parole de l’armée rwandaise, le Lt Colonel Jill Rutaremara.
Dans son article le porte parole de l’armée rwandaise dit regretter d’avoir été camarade d’école du Major Théogène Rudasingwa dans les années 80. « Certains parmi nous avons eu le malheur d’étudier et de vivre ensemble avec le Major Rudasingwa à l’université de Makerere en Uganda » a t-il declaré. La question qu’il convient de se poser est de pourquoi les regrets du porte parole ne surviennent que maintenant alors que le Major Rudasingwa a occupé plusieurs hautes fonctions, dont celle de directeur de cabinet de Paul Kagame, jusqu’en 2004. Pourquoi le porte parole de l’armée n’a-t-il pas exprimé son mécontentement avant la fondation, par Rudasingwa et ses alliés, du parti politique RNC, qui est en désaccord avec le régime?
Les arguments avancés par le porte parole pour discréditer son ancien camarade se basent essentiellement sur la vie privée ce dernier plutôt que sur son parcours tant dans l’armée que dans le civil comme diplomate ou comme directeur de cabinet du général Kagame.
Le lendemain de la publication de l’article de Rutaremera, c’était au tour de l’ancien membre du haut commandement des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), le géneral Major Jerome Ngendahimana. Le général est rentré au Rwanda par reddition en 2003 et avant sa reddition, il avait été, en tant que leader des FDLR, automatiquement accusé de génocidaire par le régime. Dans son intervention dans le même journal « The News Times » l’ancien membre de l’état major des FDLR donne des leçons de patriotisme au géneral Nyamwasa et au Colonel Karegeya et les accuse de collaboration avec les FDLR.
Ce lundi 14 mars 2011 le Professeur Nshuti Manasseh, souvent mis en cause par les articles du journal « Umuvugizi » (le journal est interdit de publication au Rwanda depuis l’année dernière) pour complicité de détournements de fonds avec le président Kagame, vient de publier un article, toujours dans « The new Times ». Le Professeur Manasseh tente de démontrer que le RNC, en s’alliant avec les FDU-Inkingi, collabore avec les FDLR car, selon lui, Madame Victoire Ingabire, présidente des FDU, est associée aux FDLR.
Rappelons que selon plusieurs observateurs, le régime essaie par tous les moyens d’associer Madame Victoire aux FDLR pour justifier son incarcération.
Les campagnes de communications que livrent les autorités rwandaises contre leurs anciens compagnons montrent bien les inquiétudes du régime face à l’existence de ce parti composé essentiellement par d’anciens cadres du régime de Kigali.
Par Grégoire Karekezi
JamboNews.net