La confession du Dr. Théogène Rudasingwa, dans laquelle il affirme que Paul Kagame est bel et bien l’auteur de l’attentat du 06 avril 1994 qui a coûté la vie à l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira, a été saluée par l’association de jeunes rwandais Jambo asbl.
C’est ce qui ressort d’un communiqué de l’association, publié le lundi 3 octobre sur son site web (www.jamboasbl.com). Dans cet écrit, l’association réclame que Justice soit faite, et que donc “Kagame soit jugé devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda” qui a pour vocation de “juger les personnes présumées responsables d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais présumés responsables de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994” (résolution 955 de l’ONU).
En effet, le samedi 1er octobre à 07h09, Théogène Rudasingwa a publié une note, sur sa page facebook, intitulée “a confession” (une confession), avec comme introduction: “PAUL KAGAME KILLED PRESIDENT JUVENAL HABYARIMANA, PRESIDENT CYPRIEN NTARYAMIRA OF BURUNDI, DEOGRATIAS NSABIMANA, ELIE SAGATWA, THADDEE BAGARAGAZA, JUVENAL RENZAHO, EMMANUEL AKINGENEYE, BERNARD CIZA, CYRIAQUE SIMBIZI, JACKY HERAUD, JEAN PIERRE MINABERRY AND JEAN-MICHEL PERRINE”. Il continue un peu plus loin dans son texte en expliquant les raisons qui ont motivées sa démarche: “la vérité doit maintenant être dite”. Il a également déclaré que malgré toutes les réfutations de Kagame, sa culpabilité dans l’attentat, est un secret “public” au sein des membres du Front Patriotique Rwandais”.
Cette accusation provenant de l’ex Secrétaire général du Front Patriotique Rwandais et major de sa branche armée à l’époque de l’attentat et également ex chef de cabinet de Paul Kagame, en a surpris plus d’un et nombreux sont ceux qui se sont posés des questions sur l’authenticité de l’auteur décès révélations. Cependant, on peut à présent affirmer avec certitude qu’il ne s’agit pas d’une usurpation d’identité mais que ce sont bel et bien les paroles du Dr. Théogène Rudasingwa.
En effet, dans une interview accordée à la radio the Voice of America (écouter l’interview), il a déclaré de vive voix que la raison pour laquelle il a décidé de divulguer ce secret de polichinelle est parce que la mort du président Habyarimana Juvénal et son homologue Burundais a eu des conséquences déplorables, notamment l’enclenchement du “génocide des Tutsis et des Hutus modérés”.
Quant à la question sur les preuves des faits qu’il avance, Rudasingwa a, toujours dans l’interview, répondu que premièrement le Président Paul Kagame lui, a lui-même, fait la confession du crime commis et que secundo il fournira les preuves qu’il détient devant un tribunal le moment venu.
Il a aussi affirmé que le but de ces révélations est de démentir les dires selon lesquels les extrémistes hutus auraient abattu l’avion présidentiel – attentat qui ferait parti de leur plan d’exterminer les Tutsi – (NDLR, à ce propos, celui qui était présenté par les médias comme étant le “cerveau” du génocide, le colonel Théoneste Bagosora, a été acquitté par le TPIR du chef d’entente en vue de commettre un génocide) et de démontrer que “Paul Kagame a sa part de responsabilité dans le génocide des Tutsis”
“La prochaine étape est de traduire Paul Kagame devant la justice” a-t-il encore déclaré après avoir demandé pardon aux familles des victimes ainsi qu’aux Rwandais, aux Burundais et aux Français, pour avoir dissimulé la vérité pendant si longtemps.
A propos du terme génocide des Tutsi et Hutu modérés utilisé par Théogène Rudasingwa, l’association Jambo a exprimé son regret face à cette qualification du génocide, en déclarant que “ l’identification des victimes Hutu du génocide de 1994 par le terme « modérés » revient à qualifier l’ensemble des Hutu, qui n’étaient pas visés par les tueries, comme étant extrémistes.” Ceci ne correspondant pas à la réalité “aux lumières des faits et de nombreux témoignages”.
Jambo appelle également tous les acteurs du FPR à suivre l’exemple de, notamment, Théogène Rudasingwa et Abdul Ruzibiza, en livrant toute la vérité sur les crimes commis par leur mouvement politico-militaire du 1er octobre 1990 jusqu’à aujourd’hui, et “particulièrement sur les exterminations de civils dans les zones de combats, des déplacés du camp de Kibeho en avril 1995, de la population du nord du Rwanda, des réfugiés hutus au Congo entre 1996 et 1997 et des Congolais depuis 1996.”
L’association appelle pour finir “tous les acteurs, nationaux et internationaux, particulièrement les anciens et actuels acteurs politiques et militaires rwandais et congolais qui ont exercé entre 1990 et aujourd’hui, à contribuer au rétablissement de la vérité et de la Justice, en livrant chacun son témoignage relativement à sa fonction et à sa situation géographique lors des différents événements tragiques qui ont endeuillé notre région.”
Par Laure Uwase
JamboNews.net