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"La France a-t-elle participé au génocide Rwandais ?"

"La France a-t-elle participé au génocide Rwandais ?"

Après son dernier livre « Paul Kagame a sacrifié les Tutsi », dans lequel Jean Marie Ndagijimana, ancien ambassadeur du Rwanda à Paris, incrimine l’actuel homme fort du Rwanda Paul Kagame d’avoir délibérément sacrifié les Tutsi de l’intérieur du pays, et d’avoir utilisé le génocide comme prétexte pour s’emparer du pouvoir par la force en 1994, l’auteur revient avec « La France a-t-elle participé au génocide Rwandais ? » Un nouveau livre dans lequel il livre son témoignage sur l’action de la France au Rwanda, notamment l’implication de Paris dans la crise rwandaise de 1990 à 1994.
 

"La France a-t-elle participé au génocide Rwandais ?"

"La France a-t-elle participé au génocide Rwandais ?"


En effet, «  de partout fusent des réquisitoires contre la France, (…) si les uns regrettent que la France n’ait pas agi assez vite et efficacement pour contrer le génocide de 1994, les autres lui reprochent un engagement excessif », c’est-à-dire « avoir entrainé et armé les génocidaires ». Il y en a en même qui vont plus loin en accusant Paris d’avoir pris part directement aux massacres. « Quel fût réellement le rôle de la France dans la guerre du Rwanda, commencée en octobre 1990, et qui se transforma en folie meurtrière collective à partir du 06 avril 1994 suite à l’assassinat du chef de l’Etat ? » C’est la question au cœur de ce livre que Ndagijimana est venu présenter à Bruxelles vendredi le 1er février à la librairie UOPC.
 
Une question difficile à répondre
 
« La France a-t-elle participé au génocide rwandais ? ».  Même si Ndagijimana a choisi cette question comme titre de son ouvrage, il affirme sans gêne ne pas  avoir de réponse à livrer. Pas parce qu’il n’en aurait pas, mais parce selon lui, il n’y a pas de réponse « universelle à une telle question ». La réponse « dépend de ce que chacun pense », dit-il. L’auteur livre son témoignage d’après les éléments qu’il possède, et a pu observer à titre d’ambassadeur du Rwanda à Paris pendant les évènements de 1994. Il se défend surtout d’être l’avocat de la France, « je n’ai ni les compétences ni l’intention d’être l’avocat de la France ni des gouvernements successifs qui l’ont dirigée entre octobre 1990 et août 1994. Ils savent ce que la France et son armée ont fait ou n’ont pas fait au Rwanda. J’ai tout simplement tenu à ajouter mon témoignage à ceux de nombreux autres témoins directs ou indirectes de cette période qui n’a pas fini de hanter la mémoire de nombreux Rwandais et de la France officielle », affirme-il à la page 12.
 
C’est le « génocide Tutsi » dont il est question
 
Ndagijimana rappelle que lorsqu’on accuse la France d’avoir participé au génocide, c’est précisément le génocide tutsi de 1994 perpétré après l’assassinat du président Habyarimana. L’ancien ministre insiste sur cet élément car il croit bel et bien qu’il y a eu un autre génocide au Rwanda, le génocide contre les Hutu, commis par le FPR de Paul Kagame dans la zone qu’il contrôlait avant sa prise de pouvoir à Kigali en 1994. « Ces actes de génocide contre les Hutu se sont poursuivis après la prise du pouvoir par Paul Kagame, atteignant son point culminant dans les forêts du Zaïre lorsque plus de 400 000 réfugiés hutus ont été systématiquement abattus », affirme-il dans son précédent livre.
L’ancien ministre rappelle que deux génocides ne peuvent pas se confondre, et justifie avoir  préféré dans son livre utiliser le titre « génocide rwandais » au lieu de « génocide tutsi » parce que c’est « le terme politique qu’on utilise aujourd’hui ». « Ceux qui accusent la France d’avoir participé à un génocide, ce n’est pas dans un génocide contre les Hutu, c’est les massacres des Tutsi qui sont en cause en ce moment-là. Je n’ai jamais entendu des Hutu dires que la France avait contribué à leurs massacres, aux massacres des leurs, non, c’est les Tutsi qui le disent. Ont-ils raison, ont –ils tort ? » – se demande l’ancien ministre, avant de répondre à cette question en ces mots  « si on considère que le génocide a eu lieu en 1994, les accusateurs de la France ont certainement tort, parce que la France n’était plus présente (au Rwanda, NDRL), et de toute façon la France n’a pas soutenu le gouvernement qui était en place après l’assassinat du président Habyarimana ».
 
En effet, Ndagijimana rappelle qu’en avril 1994, la France n’avait plus de présence militaire proprement dite au Rwanda, parce qu’à la fin des négociations d’Arusha entre le gouvernement rwandais et le Front Patriotique Rwandais, avec la signature d’un accord de paix le 04 août 1993, ces accords ayant prévu que les troupes étrangères devaient quitter le Rwanda, la France a retiré les contingents qui séjournaient au Rwanda depuis trois ans en décembre 1993, laissant une petite équipe de coopération militaire. Les Français ne sont revenus au Rwanda que précisément lorsque les massacres ont débuté. Là aussi au départ pour aider les étrangers notamment les Européens et les autres occidentaux à quitter le Rwanda. Lorsque cela est terminé, la France n’est pas restée au Rwanda durant les massacres.
 
Les troupes françaises sont revenues au Rwanda dans le cadre de l’opération Turquoise autorisé par les Nations Unies, pour mettre fin aux massacres, et se sont déployés sur une partie du territoire rwandais du 23 juin au 18 aout 1994, et « ont parvenu à sauver des milliers de civils tutsis, twas et hutus regroupés dans les zones humanitaires sûres », rappelle Ndagijimana.
 
Quant au fait que la France ait reçu le ministre des affaires étrangères du gouvernement intérimaire, Bicamumpaka Jérôme accompagné de Jean Bosco Barayagwiza en période de génocide, ainsi que le colonel Ephrem Rwabarinda qui, cela ne prouve pas que la France soutenait l’armée rwandaise ou les « génocidaires », « parce que dans le même temps la France officielle recevait la délégation du FPR », affirme Ndagijimana.
 
La France sollicitée de toutes parts
 
D’après Ndagijimana, la France à travers sa présence militaire au Rwanda, n’exerçait pas son influence que sur Habyarimana, mais aussi sur le FPR et l’opposition démocratique.
« La France a été sollicitée de toutes parts, par le FPR, par le président Habyarimana de façon constante, par les partis de l’opposition tous sans exception. Je les ai vus défiler à Paris. Quand les délègués gouvernementaux sortaient de l’Elysée, du Quai-d’Orsay ou des bureaux des conseils de Mitterrand, les gens de l’opposition non-armée y entraient  comme ceux du FPR. C’était un va-et-vient permanant. Qu’on vous dise que la France a soutenu exclusivement Habyarimana, que la France n’écoutait que Habyarimana aux dépens de l’opposition, ce n’est pas vrai » affirme l’ancien ministre et ambassadeur. En janvier 1992, Paul Kagame lui-même à la tête d’une délégation de deux collaborateurs fut reçu au Quai d’Orsay par Paul Dijoud, directeur des affaires africaines et malgaches, et par Jean-Christophe Mitterrand, conseil pour les affaires africaines à l’Elysée. Dans son livre, Ndagijimana consacre quelques pages à ces rencontres.
 
« Tout le monde a défilé à Paris, ce n’était pas une présence imposée, c’est nous qui le demandions. Le président Habyarimana demandait que la France l’aide à écraser le FPR armée la rébellion ; le FPR demandait que la France fasse pression sur président Habyarimana pour une ouverture et pour qu’il accepte de négocier. L’opposition sollicitait la France pour qu’elle exige pour qu’un espace politique soit attribué à cette frange de la classe politique. Aujourd’hui on dit souvent que la France a été terni au Rwanda, elle a pratiquement soutenu telle ou telle branche de la classe politique rwandaise, moi je suis tenté de penser qu’elle ne l’a fait parce que nous lui avons demandé. Je ne sais pas si la Belgique a été autant sollicitée, de toute façon à ce moment-là, la Belgique n’avait pas des troupes au Rwanda, elle n’avait pas des moyens de pression concrètement parlant, ni les Etats-Unis, il y avait une pression politique, mais ça s’arrête là » continue-il. « Si la France avait été en guerre contre le FPR, elle n’aurait pas reçu aussi souvent les représentants du mouvement rebelle » dit-il encore à la page 36.
 
Soutien conditionnel à Habyarimana
 
Dans son livre, Ndagijimana balaie la conviction qui a toujours prévalue selon laquelle « Mitterrand poussait Habyarimana à écraser le FPR et remporter la guerre ». D’après lui, c’est le contraire. « Sur le plan politique, sur le plan militaire, pour la résolution du conflit de manière général, je pense que la France a beaucoup freiné toute possibilité de gagner la guerre contre le FPR » affirme-t-il. « J’ai assisté à des rencontres entre président Habyarimana et président Mitterrand, ou ses conseils et des ministres, (…) je n’ai jamais eu l’impression que la France poussait ou soutenait le président Habyarimana inconditionnellement, tout au contraire. C’était toujours, « on va vous aider à stabiliser le front, pas à gagner la guerre ». « On va vous aider à arrêter le FPR, mais pas à gagner la guerre », parce que très vite on (Paris NDRL) s’est rendu compte que, le FPR ce n’était pas que des ougandais (…) » témoigne l’ancien ambassadeur à Paris.
 
La France posait deux conditions à Habyarimana en échange de son soutien militaire : « négocier sans condition avec le FPR » et « ouvrir l’espace politique », soutien Ndagijimana. En effet, en février 1991, la France a demandé au président Habyarimana, d’accepter de négocier sans condition avec le FPR, la seule condition était que le FPR arrête la guerre pour que les négociations commencent. L’autre exigence était l’ouverture de l’espace politique, « ça c’était un autre motif permanent, du président Mitterrand et de ses conseils » dit Ndagijimana. «  Là aussi je ne sais pas si c’est grâce à la France, ou à cause de la France dirons certains que le multipartisme a prospéré, jusqu’à avoir d’innombrables partis politiques, mais en tout cas la France a joué dans ce sens là. Erreur ou une bonne chose, je ne sais pas le dire, tout ce que je sais c’est que la France a beaucoup joué dans le sens de l’ouverture politique » continue-il.
« Sur le plan militaire, c’était parfois frustrant dans le chef du président Habyarimana, je l’ai souvent vu, franchement déçu ou frustré de s’entendre dire monsieur le président les armes que vous demandez on ne va pas vous les donner non, parce que si on vous les donne vous gagner la guerre. Et gagner la guerre sans avoir fait la paix avec vos compatriotes, ce n’est pas ce que nous recherchons » témoigne l’auteur de « La France a-t-elle participé au génocide Rwandais ? »
 
Le rôle de la France dans les négociations de paix
 
En ce qui concerne la recherche de la paix, l’ancien ministre et ambassadeur regrette qu’on n’ait jamais parlé et ne parle pas du tout, du rôle de la France dans ces négociations de Paix, alors que tout a commencé à Paris. En effet, Ndagijimana livre son témoignage sur les efforts de la France dans les négociations de paix, afin d’arriver à un règlement pacifique du conflit rwandais. Les négociations ont commencé à Paris fin 1991, c’était des négociations secrètes et directes entre le gouvernement rwandais et le FPR. Il y a eu selon lui entre fin 1991 et juillet 1992, quatre rencontres à Paris, dont la dernière se passait en présence du Ministre Ougandais Semugerere, et du secrétaire d’Etat américain Michael, de monsieur Dijoud, et du ministre Ngurinzira. Il s’agissait de négocier pour que le FPR puisse participer aux institutions. Ce n’était pas une question de décider d’un cessez-le-feu, mais de changement du système politique rwandais, afin ouvrir et laisser entrer le FPR dans les modalités à convenir au cours des négociations ultérieurs. « C’est à Paris que la décision fut prise de poursuivre les négociations dans un pays africain ». Au départ les négociations devaient continuer en France, mais le FPR arguant des difficultés financières a préféré que les négociations se poursuivent dans un pays africain. C’est ainsi que le médiateur français a proposé Kinshasa et Dar–Es- Salaam, mais le FPR a refusé finalement Kinshasa, préférant la Tanzanie. C’est ce qui a donc donné le coup d’envoi des négociations d’Arusha entre le Rwanda et le FPR qui se sont soldées par un accord de paix.
 
Là aussi Mr Ndagijimana invite ses lecteurs à se poser des questions : la France qui avait une présence militaire au Rwanda, et les moyens de faire en sorte que le gouvernement gagne la guerre mais ne l’a pas fait, et au contraire a conseillé et facilité la négociation. La France qui a pris les initiatives pour que les deux belligérants se rencontrent sur son territoire, qui a donné les moyens, qui payaient des tickets, qui louait des salles, qui envoyait des médiateurs, « est ce que derrière un tel effort il y a une volonté pour que les Rwandais se massacrent entre eux ?  Moi j’ai tendance à ne pas le croire, à moins de considérer les Rwandais comme des enfants, à moins de considérer le Rwanda comme un pays sans souveraineté qui dépendait ou devait dépendre à 100% d’un pays étranger » témoigne-t-il. « La France a compté sur notre responsabilité, sur notre souveraineté, nous en avons fait ce que nous avons voulu, en tout cas les négociations se sont soldées par un accord de paix qui semblait donner la satisfaction aux deux parties, même s’il y avait des objections de part et d’autre. La France a été à Arusha en permanence, il y a eu toujours une délégation diplomatique de haut niveau et politique» constate l’ancien ambassadeur.
 
La France ne s’est pas absolument battue aux côtés de l’armée rwandaise
 
Sur le plan militaire, Ndagijimana dit ne croire non plus les allégations hâtives selon lesquelles, « la France se serait battu aux côtés de l’armée rwandaise », « j’ai tendance aussi à ne pas le croire » dit-il. D’après lui, « La France était certainement présente, elle a pu appuyer militairement derrière pour que le FPR n’avance pas, ou pour arrêter les offensives de FPR, (…) comme elle le fait actuellement au Mali » affirme-t-il, tout en rappelant que la France n’a jamais eu l’intention d’apporter à l’armée rwandaise un soutien militaire garantissant un anéantissement total du FPR. « A ce moment tout le monde vous dira que le FPR était en mesure de prendre Kigali qu’on le veuille ou pas, (…) à ce moment-là l’armée rwandaise n’avait pas des moyens, alors que le FPR avait derrière lui des pays comme l’Ouganda, la Tanzanie et les Etats-Unis qui lui fournissaient les armes que le Rwanda n’avait pas. (…). Il a fallu que l’armée française aide l’armée rwandaise à frapper pour que les gens reviennent à leurs positions antérieures, à ce moment-là les négociations d’Arusha étaient en cours ».
 
Ce qu’on ne dit pas
 
Au cours de cette présentation J.M Ndagijimana est revenu sur beaucoup des non-dits, qui pourtant peuvent mieux éclairer le public sur le rôle de la France dans le conflit rwandais. Il y a par exemple le refus de la France d’agréer le nouvel ambassadeur du Rwanda en avril 1994. En effet, suite au limogeage de Jean Marie Ndagijimana comme ambassadeur du Rwanda en France en 1994 – car ce dernier avait été écarté après avoir pris des positions qui n’ont pas plu au gouvernement intérimaire. La France a refusé que le chargé d’affaires nommé à sa place puisse prendre ses fonctions en tant que représentant du Rwanda jusqu’en juillet 1994.
 
La France a été accusée d’être le seul pays occidental, à avoir accueilli 27 avril 1994, les deux responsables du gouvernement intérimaires Jérôme Bicamumpaka, ministre des Affaires étrangères, et Jean-Bosco Barayagwiza, accueillis à l’Elysée et à Matignon, et le lieutenant-colonel Rwabarinda, conseiller du chef d’Etat-major des Forces armées Rwandaises.  Pourtant ce qu’on ne dit pas c’est que cette délégation du gouvernement intérimaire a été également accueillie aux Nations Unies.. « Utiliser la visite des officiels rwandais à Paris pour conclure à la participation de la France à l’extermination des Tutsi n’a aucun sens » dit-il à la page 89 de son livre.
 
Une autre vérité, qu’on ne dit pas ou pas assez selon Ndagijimana, c’est que la France a été le seul pays à demander l’envoi d’une force d’intervention pour séparer les belligérants et arrêter les massacres alors que certaines puissances ne voulaient pas en attendre parler, même le Front patriotique rwandais s’opposait à l’envoi d’une telle force.
« Chaque fois que la France et les autres pays proposaient l’envoi des troupes étrangères internationales  pour arrêter les massacres du Rwanda, à New York les représentants du FPR s’opposaient avec véhémence. « Début avril 1994 le Front Patriotique Rwandais est entré au Rwanda libérer les Tutsi qui étaient discriminés, (…) fin avril 1994, trois semaines après le début des massacres, le FPR disait qu’il y avait plus de Tutsi au Rwanda, et que de toute façon les massacres touchaient tout le monde. (…). A New York et à Washington, chaque fois qu’on allait  voir des gens  comme Boutros Ghali ou au Congrès pour expliquer qu’il fallait que les Etats-Unis s’engagent, quand nous sortions, les délégués du FPR entraient pour dire « pas question », si vous le faites c’est une façon de soutenir les génocidaires », poursuit-il.
 
L’auteur de « La France a-t-elle participé au génocide Rwandais ? » explique comment la mission turquoise  a été imposée au FPR, qui a dû se résigner  à l’accepter parce que les Etats-Unis avaient compris qu’il fallait faire quelque chose. Dès lors la France n’a intervenu que fin juin et finalement que sur une partie du territoire. Là aussi parce que le FPR a refusé le déploiement de cette force à Kigali, alors qu’il était important de neutraliser la capitale pour permettre les deux parties de se remettre autour d’une table.
 
«  Que seraient devenus les dizaines de milliers de Tutsi sauvés des griffes de miliciens Interahamwe si la Mission Turquoise n’était pas intervenue ? (…) on ne le dira jamais assez, aucun autre pays du Nord n’a sauvé un seul rwandais de la mort, au plus fort de l’apocalypse de 1994 » affirme Ndagijimana. « Et si la France avait eu la même attitude que la Belgique, les USA, la GB, l’Allemagne, la Chine, la Russie ? » se demande-t-il.à la page 112.
 
Quelle est la réponse à la question posée par le livre ?
 
L’auteur affirme lui-même que son livre « a un titre que certains n’ont pas aimé pour des raisons diverses, et que d’autres ont beaucoup apprécié, parce qu’il pose la vraie question ». « Effectivement ce titre a été considéré par beaucoup comme une sorte de curiosité, ce n’est pas un titre normal pour un livre, c’est une question, et les gens me demandent, alors « quelle est la réponse » ? » dit-il avant de déclarer «  Il ne m’appartient pas de répondre nécessairement à travers un livre comme ça, je peux poser la question, et je peux soulever beaucoup de questions, quid au lecteur et à l’observateur, et à l’analyste de donner chacun sa  réponse parce que il n’y a pas de réponse universelle à une parelle question ».
Ndagijimana affirme qu’il y a eu des erreurs de la part de la France. Dailleurs le président Sarkozy l’a reconnu à Kigali. Aujourd’hui certains disent même que c’est à cause de la France que le FPR a pris le pouvoir, que « si la France n’était pas intervenue finalement pour bloquer les ardeurs des Hutu, peut-être le Rwanda aurait eu recours à un autre pays plus volontaire ».
Finalement la réponse à la question « La France a-t-elle participé au génocide rwandais ? »,  dépendrait « de ce que chacun pense ». Aux victimes rwandaises qui disent que la France comme la communauté internationale est responsable un peu de la mort des leurs, Ndagijimana affirme avoir tendance à tempérer en disant «  oui la communauté internationale a fait preuve de lâcheté et d’irresponsabilité c’est vrai, mais la première responsabilité revient aux Rwandais. Les Rwandais doivent assumer leurs erreurs, leurs crimes, leurs fautes. Ils doivent les assumer en toute responsabilité, le FPR comme l’ancien gouvernement rwandais, comme l’opposition démocratique aussi. Tout le monde a fait des erreurs, ce qui reste c’est la recherche d’une certaine réconciliation interne d’abord entre les Rwandais eux-mêmes, puis entre la France et le Rwanda. »
« La France a-t-elle participé au génocide rwandais ? » « Il faudrait pratiquement plus qu’un livre, un vrai débat, pour qu’une fois pour toute ça s’arrête » conclut-il.
 
Jean Mitari
Jambonews.net

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