La décision du Conseil de sécurité de l’ONU de créer une brigade d’intervention pour neutraliser et désarmer les groupes armés opérant à l’Est de la RDC a été dénoncée ce lundi 1er avril 2013 par la rébellion Mouvement du 23 mars (M23).
« Il s’agit de l’option de la guerre que les Nations unies viennent de lever » a déclaré le président politique du M23, Bertrand Bisimwa, dans un communiqué du M23 cité par AFP.
Au lieu « d‘encourager une solution politique, en apportant un appui substantiel aux négociations politiques de Kampala » entre le M23 et Kinshasa, l’ONU a choisi « de faire la guerre contre l’un des partenaires pour la paix« , a-t-il encore estimé.
Jusqu’à présent, le rôle des casques bleus était essentiellement un rôle défensif et de protection des populations.
Par l’adoption de la résolution 2098 le 28 mars 2013, le Conseil de sécurité de l’ONU a créé une brigade de 3069 hommes qui comprendra trois bataillons d’infanterie, une compagnie d’artillerie, une force spéciale et une compagnie de reconnaissance qui aura pour responsabilité de neutraliser et désarmer les groupes armés, notamment le M23, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées, l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les maï-maï.
« Désormais, les forces de l’organe de la paix feront la guerre aux groupes des citoyens qui réclament la bonne gouvernance dans notre pays y compris ceux qui sont en pourparlers avec leur gouvernement« , a regretté Bertrand Bisimwa.
En novembre 2012, le M23 qui sème la terreur à l’Est de la RDC depuis avril 2012 et a causé le déplacement de milliers de civils, prenait la ville de Goma et ce en toute inaction de la MONUSCO. Des pourparlers de paix ont été entamé en décembre 2012 à Kampala mais ont été suspendu suite aux dissensions entre deux factions rivales au sein du M23, l’une dirigée par Sultani Makenga et l’autre proche de Bosco Ntaganda. 600 soldats et officiers de cette dernière faction, dont Runiga et Ntaganda , se sont, suite à leur défaite, réfugiés au Rwanda. Ntaganda pour sa part, inculpé par la Cour pénale internationale, a à sa propre demande été transféré à la Cour pénale internationale le 22 mars.
Pour rappel, un rapport de l’ONU accuse le Rwanda, qui ce mois d’avril présidera le Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que l’Ouganda, de soutenir la rébellion M23.
Laure Uwase
Jambonews.net