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Rwanda –Belgique : le Ministre belge Didier Reynders persona non grata au Rwanda ?

Rwanda –Belgique : le Ministre belge Didier Reynders persona non grata au Rwanda ?

Monsieur Reynders en charge des Affaires étrangères ne serait pas le bienvenu au Rwanda, ont annoncé plusieurs médias belges ce 20 février. Le chef de la diplomatie belge ne fait actuellement pas partie des invités conviés pour assister à la commémoration du 20ème anniversaire du génocide rwandais en avril prochain. Le régime de Kigali n’aurait pas digéré  la position du ministre sur deux sujets à savoir le M23 et les FDRL.    

Didier Reynders-Copyright BELGA

Didier Reynders-Copyright BELGA


La délégation belge conduite par le Premier ministre belge Elio Di Rupo, qui devrait  se rendre à Kigali pour assister aux cérémonies de commémoration du 20ème anniversaire du génocide rwandais pourrait se faire sans le chef de la diplomatie belge Didier Reynders, car l’homme serait devenu « persona non grata » au Rwanda. Pourtant Monsieur Reynders aurait émis le souhait de faire partie de la délégation, puisqu’en tant que chef de la diplomatie, c’est à lui qu’il revient naturellement de représenter le royaume à l’extérieur du pays. Cependant, ce dernier ne figure pas sur l’invitation officielle adressée par les autorités rwandaises au Premier ministre Di Rupo.
L’homme fort du Rwanda ne voudrait  pas  du ministre Reynders dans son pays, et pour causes, ses positions sur deux sujets délicats concernant la région des Grands Lacs : le soutien du Rwanda aux anciens rebelles  du M23, et la proposition du président  Tanzanien Kikwete Jakaya  pour des  pourparlers entre le gouvernement de Kigali et les rebelles de la Force de Libération du Peuple Rwandais (FDRL), proposition que le ministre Reynders soutient.

 Le dossier M23

Le chef de la diplomatie belge Didier Reynders a été parmi les premiers responsables occidentaux à accuser le Rwanda de soutenir le mouvement du 23 mars (M23), qui a longtemps sévi à l’est de la RDC , avant d’être battu par les forces congolaise et onusiennes en novembre dernier. Kigali a toujours nié soutenir ces rebelles qui perpétraient des atrocités dans le nord Kivu. Le ministre Reynders, « convaincu » du contraire, a mené une action diplomatique  aux Nations Unies et à l’Union européenne, pour pousser ces organisations à accentuer les pressions sur le Rwanda afin de cesser son appui à la rébellion du M23.
Lors de l’élection du Rwanda au Conseil de sécurité de l’ONU le 18 octobre dernier, la Belgique s’est abstenue de voter pour le Rwanda, en raison selon Didier Reynders, « du soutien apporté par Kigali à une rébellion active dans l’Est de la République démocratique du Congo. » Kigali n’a pas apprécié l’action de Didier Reynders, d’ailleurs dans un rapport du parlement rwandais publié le 11 février 2013, qui fait suite aux allégations de la communauté internationale sur le soutien du Rwanda à la rébellion du M23, le chef de la diplomatie belge Didier Reynders a été pointé du doigt comme l’une des personnalités qui s’acharnent à mener des actions diplomatiques hostiles envers le Rwanda.

Pour des négociations entre le régime de Kigali et les FDRL

Le 9 juillet 2013, en marge de sa rencontre à Bruxelles avec le 2ème Vice-Président du Burundi Gervais Rufyikiri, accompagné par le ministre des Relations Extérieures Laurent Kavakure, le chef de la diplomatie belge a lancé un appel aux autorités rwandaises d’engager un dialogue avec les FDLR installées dans l’Est de la RDC,  car c’est  selon Monsieur Reynders, « une priorité nationale et régionale ».  Cette proposition qui avait déjà été avancée par le président tanzanien Jakaya Kikwete lors de l’ouverture du 21ème sommet de l’Union africaine le 26 mai dernier à Addis-Abeba, n’a pas enchanté les autorités rwandaises qui accusent les FDRL d’être des génocidaires. Cela expliquerait le malaise entre Paul Kagame et Reynders.

Du déjà vu

Reynders n’est pourtant pas le premier occidental et chef de la diplomatie, à être déclaré indésirable dans le pays des milles collines. Le français Alain Juppé, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères (2011-2012), a été déclaré « personna non grata » au Rwanda par  Paul Kagame en personne « À ma connaissance, Alain Juppé n’est pas le bienvenu au Rwanda » a-t-il déclaré  au cours d’une interview qu’il a accordé à François Soudan, journaliste de l’hebdomadaire Jeune Afrique en mai 2011.
Jusqu’à présent, on ignore la composition de la délégation belge qui se rendra au Rwanda en avril prochain, ni l’attitude qu’adoptera le Premier ministre belge qui lui , a reçu son invitation pour le Rwanda. S’y rendra-t-il sans son chef de la diplomatie ?
 
Jean Mitari
Jambonews.net

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