Les pêcheurs burundais continuent de trouver des cadavres enveloppés dans des sacs en plastique flottant dans le lac Rweru à la frontière rwando-burundaise, tandis que les autorités des deux pays semblent ne pas s’inquiéter.
Le dernier sac d’une série de restes humains a été détecté le 11 Septembre dans le lac Rweru, au Nord du Burundi. L’Union européenne a exhorté le Burundi et le Rwanda d’accélérer les enquêtes concernant les identités et les causes de décès des victimes. De même, Human Rights Watch avait déjà exprimé ses préoccupations sur les disparitions forcées de citoyens au Rwanda.
Depuis juillet, les villageois vivant près du lac ont découvert des dizaines de cadavres flottant dans le lac Rweru. Certains des corps avaient les mains et les pieds liés. Les pêcheurs de la région soupçonnent que les corps ont échoués dans le lac via la rivière Akagera qui vient du Rwanda. RFI a interrogé les habitants le long de la frontière de la rivière Akagera et le lac Rweru. Ceux-ci ont déclaré que les cadavres avaient été charriés par les rivières en provenance du Rwanda. Par ailleurs les interviewés rwandais ont déclaré qu’ils avaient reçu de la part des autorités locales, l’ordre de ne pas parler aux journalistes burundais.
Toutefois, le gouvernement rwandais a déclaré qu’aucun citoyen ne manquait à l’appel et que les corps n’étaient pas ceux de Rwandais. De leur côté, les responsables burundais ont nié que les victimes pouvaient être de nationalité burundaise. Aline Manirabarusha, gouverneure de la province de Muyinga, a confirmé que les cadavres « ont été emmenés [au Burundi] » par la rivière Akagera, mais n’a pas pu identifier leur origine géographique.
Les deux gouvernements ont uni leurs forces policières et ouverts des enquêtes sur l’origine des corps. Toutefois, jusqu’à présent aucun résultat n’a été publié et des témoins rapportent que certains cadavres ont été enterrés sans enquête.
Jane Nishimwe
Traduit de l’anglais par Pacifique Habimana
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