L’enterrement de l’opposant politique Syldio Dusabumuremyi, assassiné lundi, s’est déroulé hier le 26 septembre 2019 à Shyogwe dans le district de Muhanga. C’était une cérémonie émouvante « il y avait beaucoup de tristesse et de douleur » raconte anonymement une personne qui a assisté à l’enterrement à la radio Inkingi à laquelle les circonstances de la mort de l’opposant ont laissé beaucoup d’incompréhension.
La famille attendait le corps à 9h du matin et l’a finalement eu peu après 14h. En attendant le corps, ceux qui étaient venus accompagner Syldio ont pu se rendre sur les lieux du crime, situés à 40m de son domicile comme l’avait publié Igihe. Ils ont découvert que :
- La cantine, dans laquelle Syldio a été assassiné, est situé à moins de 5 mètres du bureau de celui qui s’occupe des mutuelles et qu’il était présent au moment du crime.
- Lundi, au moment du crime, les médecins et les malades étaient au centre de santé, les bureaux des médecins ou les salles des malades sont aussi situés à près de 5m de l’endroit où se trouvait Syldio.
La population, la famille et les amis de Syldio se sont déplacés en masse pour assister à l’enterrement et beaucoup s’interrogeaient sur les circonstances de la mort de Syldio. « Comment ont-ils pu venir dans un centre de santé, choisir une seule personne, la poignarder malgré la présence à proximité des malades, des médecins, des gardiens et des responsables de la sécurité » ? S’interroge ainsi la personne. La population reste interloquée, effrayée que cela ait pu se produire et a un sentiment d’insécurité.
Les autres questions que l’assistance s’est posée est comment les deux hommes ont pu venir en moto, poignarder Syldio et repartir sur leur moto sans éveiller l’attention de tous les gens qui étaient au centre de santé. « C’est l’incompréhension totale, tout le monde se demande si ce qui est raconté est ce qu’il s’est produit ? Il y a eu beaucoup des pleurs et de chagrin provoqués par le fait qu’une personne puisse être tuée au milieu des autres comme une fourmi ». La personne a continué « hier les Rwandais, à l’enterrement, nous nous sommes demandés si notre pays est en paix ou si on ne nous assassine pas violement sans que l’on sache pourquoi ? Nous n’avons pas compris ce qu’il avait fait pour mériter une mort horrible, il n’est pas le seul, nous perdons beaucoup de nôtres dans des circonstances mystérieuses ».
Une autre personne habitant dans le district de Muhanga a informé le journal The Rwandan, que les autorités rwandaises auraient explicitement demandé, en utilisant la pression et les menaces, à la famille du défunt de ne pas autoriser Victoire Ingabire, la Présidente des Forces Démocratiques Unifiées, les FDU-Inkingi, à participer à l’enterrement « Si elle avait assisté à l’enterrement, la famille aurait été responsable des conséquences » écrit le journal.
Syldio Dusabumuremyi était le coordinateur national de FDU-Inkingi, il avait pris le relais pour gérer le parti quand le vice-président du parti, Boniface Twagirimana, aujourd’hui porté disparu, a été emprisonné.
Victoire Ingabire n’a pas participé à l’enterrement, pour des raisons qui demeurent inconnues. Elle n’a pas souhaité confirmer ou infirmer cette information.
Marie Josée Ufitamahoro
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