BRUXELLES 14/02 (BELGA) – La 71e chambre du tribunal civil de Bruxelles, qui siégeait en audience extraordinaire lundi après-midi, devait examiner, à nouveau, l’affaire du massacre de 2.000 Tutsis, le 11 avril 1994, à Kigali (Rwanda). La salle d’audience était déserte, les parties au procès ayant décidé, quelques jours auparavant, de ne finalement plus poursuivre leur action en première instance.
Ils ont par contre interjeté appel du premier jugement prononcé en décembre dernier.
Le tribunal de première instance de Bruxelles avait tranché, en décembre dernier, sur certaines questions. Il avait en partie reconnu la responsabilité des militaires belges, mais par manque de données suffisantes, il ne s’était pas entièrement prononcé. L’affaire devait à nouveau être examinée lundi.
Pour rappel, en avril 1994, au Rwanda, 90 soldats belges de la Mission des Nations unies pour l’Assistance au Rwanda (MINUAR) étaient chargés de protéger 143 ressortissants européens dans les bâtiments de l’Ecole Technique Officielle (ETO), à Kigali. Environ 2.000 Tutsis et quelques Hutus modérés y avaient également trouvé refuge.
Le 11 avril, les expatriés européens avaient pu rejoindre, escortés, l’aéroport de Kigali pour quitter le pays en proie aux massacres. Les Casques bleus belges avaient alors abandonné l’ETO, laissant les 2.000 Tutsis sans protection. Ceux-ci avaient ensuite été tués par des milices de Hutus et par la gendarmerie rwandaise.
Les quelques rescapés avaient porté plainte, 10 ans après, contre ces militaires belges, qui étaient sous le commandement du colonel Marchal, et contre l’Etat belge.