NEW YORK (ONU) 16/02 (AFP) – De nouveaux cas de viols en série de femmes congolaises ont été constatés à la frontière entre l’Angola et la République démocratique du Congo (RDC) où elles sont expulsées, a souligné une émissaire de l’ONU dans un communiqué diffusé mercredi.
La représentante spéciale sur les violences sexuelles dans les conflits, Margot Wallstrom, a précisé que 182 viols avaient été enregistrés dans sept villages le long de la frontière pour le seul mois de janvier tandis qu’une mission de l’ONU a confirmé 1.357 cas de viols dans un village pendant une période de six à huit mois, a-t-elle dit.
« Mes recherches suggèrent fortement que des violences sexuelles sont systématiquement infligées contre des femmes et des filles congolaises dans un contexte d’expulsions de l’Angola vers la RDCongo », écrit-elle.
« Beaucoup de survivants avec qui j’ai parlé ont confirmé que ces crimes se sont produits dans des unités de détention en Angola de même que du côté congolais de la frontière », ajoute-t-elle.
« Je lance un appel aux autorités angolaises et congolaises pour enquêter d’une manière urgente sur ces informations. J’ai l’intention d’impliquer étroitement le gouvernement de l’Angola de même que de la RD Congo sur cette question et j’attends de leur part qu’ils trouvent une solution sur cette grave violation des droits de l’homme », a-t-elle encore souligné.
Mme Wallstrom a d’autre part salué la réponse rapide des autorités congolaises après l’arrestation de onze militaires jugés dans l’est de la RDC pour les viols d’une soixantaine de femmes début janvier.
Quatre des 58 femmes victimes ont été entendues à huis clos et confrontées aux onze militaires, dont quatre officiers, jugés depuis jeudi devant la cour militaire de Bukavu (est), chef-lieu de la province du sud-Kivu, délocalisée à Baraka, à 200 km au sud.
Ces procès sont « un signal à tous les auteurs qu’ils ne pourront pas se soustraire au châtiment de la loi » et que « la justice prévaudra ».