Décidément, avec Paul Kagame, la saga des réprobations n’est pas prête d’être terminée.En effet après s’être fait hué lors de sa visite à Paris du 11-12-13 septembre, par une horde de plus de 1500 personnes, composée de rwandais, congolais, français et espagnols confondus, une autre manifestation « anti-Kagame » l’attend, à Pittsburgh, Etats-Unis : sa prochaine destination.
La visite est prévue ce vendredi 16 septembre, à la Carnegie Mellon University (Pennsylvanie). C’est aux alentours de 16h00 heure locale que le président est attendu, pour exposer la stratégie de croissance adoptée par le Rwanda et le rôle de ce dernier dans l’économie mondiale.
Le président abordera le rôle du Rwanda en tant que pays à la tête de l’Information et de la Technologie(ICT) dans l’Afrique de l’Est, ainsi le rôle d’une probable collaboration avec l’Université hôte en question dans ce projet de développement. L’université américaine prévoit effectivement d’ouvrir un campus au Rwanda l’année prochaine doté de ses programmes informatiques.
Ces projets soutenus et félicités ne devraient pourtant pas occulter la triste réalité, que sont les accusations pour les crimes qui auraient été perpétrés par Paul Kagame dans la région des Grands Lacs. De ce fait, à Pittsburgh, une manifestation y sera également organisée par ses habitants, une coalition de différents groupes d’influence américains focalisés sur l’Afrique ainsi que des étudiants de l’université. Tous protesteront contre “un dictateur, génocidaire et criminel de guerre”.
Il est étonnant que, malgré la dénonciation de ses tueries par les rapports des différentes instances comme le Mapping Report de l’ONU, le gouvernement Obama ait demandé l’immunité pour tous les crimes commis par le Général – avant son entré en fonction en tant que président. En l’occurrence il s’agit de l’immunité quant à l’attentat meurtrier de l’avion présidentiel contre Juvénal Habyarimana et son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira.
A ce propos, le professeur-juriste américain, Peter Erlinder a déclaré qu’il est stupéfiant de constater que le Département d’Etat de l’administration Obama-Clinton-Koh ait choisi Paul Kagame comme premier Chef d’Etat à qui l’immunité sera accordée pour des actes fautifs non-officiels avant qu’il ne devienne chef d’état, malgré le dossier sur les crimes de masse commis par Paul Kagame et les commentaires négatifs émis par la Maison Blanche à propos des élections truquées d’août 2010 et le fait que les partis d’opposition aient été interdits et que des journalistes aient été expulsés et assassinés.[i]
En conclusion, il semblerait que les puissances mondiales n’ont que faire de la démocratie, quand on voit la complicité flagrante entre dictateurs africains et hommes forts de l’Occident. Cependant, cela n’empêche pas qu’on se demande qui sera « le suivant » sur la liste, après Kadhafi…
Laure Uwase et Jean Bigambo
Jambonews.net
Rwanda-USA: Paul Kagame à Pittsburgh: de nouveau, un accueil désagréable
[i] Traduction libre. Extrait original : “It astounding that the Obama/Clinton/Koh State Department would choose Paul Kagame as the first head of state on whose behalf to assert immunity for un-official actions wrongful acts before becoming head of state, in light of the clear legal guidance of Clinton v. Jones , and the factual record of massive crimes committed by Kagame before he became titular head of state, under questionable circumstances in 2000, and again in 2003 and with negative Whitehouse comments that “an election is not democracy” after opposition parties were outlawed, journalists expelled and assassinated in the rigged election in August 2010. »