(AFP) – Il y a 8 heures
KIGALI — Les autorités rwandaises ont affirmé mercredi disposer de « preuves solides » du soutien de Paul Rusesabagina, dont l’histoire a inspiré le film « Hôtel Rwanda », au mouvement rebelle hutu FDLR basé en RD Congo et accusé de « terrorisme » par Kigali.
« Nous disposons de preuves solides de l’implication de Rusesabagina » aux côtés de l’opposante rwandaise Victoire Ingabire, actuellement détenue sous l’accusation de participation à la création d’une organisation terroriste, a déclaré le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga, sur la radio publique rwandaise.
Pendant le génocide de 1994, M. Rusesabagina qui vit aujourd?hui aux Etats-Unis, gérait, à Kigali, l?hôtel des Mille Collines où un millier de Tutsi avaient trouvé refuge.
Certains Rwandais le considèrent comme un héros qui a sauvé des vies humaines tandis que d’autres, dont le président Paul Kagame, le juge être un imposteur. M. Rusesabagina, aujourd’hui virulent opposant à l’actuel régime rwandais, a acquis une notoriété internationale à l’occasion de la sortie, en décembre 2004, du film « Hôtel Rwanda » du Britannique Terry George, dont son histoire s’inspire.
M. Ngoga a affirmé avoir recueilli plusieurs preuves de transferts d’argent par M. Rusesabagina, avec l’aide de Mme Ingabire, à destination des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) basés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon le procureur général, cet argent transitait par des comptes bancaires au Burundi, en Tanzanie et en RDC.
Ces allégations sont corroborées par des déclarations d’anciens chefs militaires des FDLR, dont le major Vital Uwumuremyi, arrêté la semaine dernière et principal témoin de l’accusation dans l’affaire Ingabire, selon M. Ngoga.
La radio publique rwandaise, indiquant citer M. Ngoga, a évoqué la possible émission d’un mandat d’arrêt international contre M. Rusesabagina dans les prochains jours, et, au cas où ce dernier n’était pas arrêté et expulsé vers le Rwanda, d’un procès par contumace.
Les FDLR, dont certains membres ont pris part au génocide des Tutsi de 1994, sont considérées par Kigali et plusieurs gouvernements occidentaux comme une organisation terroriste.