BRUXELLES 28/12 (BELGA) – Un ancien procureur général du Rwanda et ex-compagnon du président Paul Kagame, Gerald Gahima, a entrepris avec d’autres anciens responsables du pouvoir d’organiser une opposition en exil rassemblant Hutus et Tutsis, en dénonçant la dérive autoritaire de pouvoir de Kigali, a-t-il indiqué au journal ‘Le Soir’.
« Deux raisons expliquent pourquoi ce dialogue interrwandais, qui rassemble Hutus et Tutsis, représentants de l’ancien régime (celui du président hutu Juvénal Habyarimana, assassiné en avril 1994, au début du génocide, NDLR) et déçus du FPR (le Front patriotique rwandais, au pouvoir à Kigali et dominé par les Tutsis), doit se poursuivre en exil: au Rwanda, ce type d’exercice n’est pas possible. En outre, la diaspora rwandaise est nombreuse, dépassant en Europe, les 40.000 personnes », a expliqué M. Gahima.
Cet ancien procureur général, jadis proche de M. Kagame, a fondé le Congrès national du Rwanda, une plate-forme politique qui se veut une alternative au FPR, sinon un retour aux sources d’inspiration du mouvement, en compagnie d’un ancien chef d’état-major de l’armée, le général Faustin Kayumba Nyamwasa exilé en Afrique du sud, d’un ex-chef des renseignements extérieurs, le colonel Patrick Karegeya, également en exil en Afrique du sud, ainsi que de l’ancien directeur de cabinet à la présidence, Théogène Rudasingwa.
Ce mouvement appelle les Rwandais et la communauté internationale à agir ensemble pour mettre fin au régime de M. Kagame et à ouvrir la voie à la mise en place d’un gouvernement de coalition.