Six personnes ont été blessées ce vendredi 30 mars, lors de deux attaques à la grenade, l’une tout près du nouveau marché de Kigali, la capitale rwandaise, l’autre dans le quartier entre Kigababaga et Nyarutarama en pleine capitale rwandaise, nous ont rapporté nos sources sur place.
Les derniers incidents de ce genre dans la capitale rwandaise remontaient au 3 janvier dernier, quand deux personnes ont été tuées, et une quinzaine autres blessées, dans une attaque à la grenade qui a visé le quartier de Remera à Kigali. En tout, depuis deux ans, tout juste avant les élections présidentielles de 2010, remportées haut la main par l’actuel l’homme fort du Rwanda le général Paul Kagame, une dizaine d’explosions ont visé le Rwanda.
Les autorités rwandaises n’ont cessé d’accuser d’anciens officiers de l’armée, entrés en dissidence, notamment le Général Kayumba Nyamwasa l’ancien chef d’Etat major de l’armée de Paul Kagame, et Colonel Patrick Karegeya l’ancien chef des renseignements, d’être derrière ces séries d’attentats. Mais depuis leur exil, ces hauts gradés ont toujours nié toute implication dans ces attentats, et accusé le régime de fomenter ces attentats pour ensuite les imputer aux opposants. C’est l’hypothèse qui a été soutenue également par d’autres partis d’opposition.
Dans un communiqué de presse publié le 2 mars 2011 sur The Africa Global Village , le Rwanda National Congress (RNC), le parti dont sont membres plusieurs anciens proches du président Paul Kagame, a accusé le dictateur rwandais d’être l’auteur de ces attaques à la grenade, qui seraient perpétrées par ses services, dans le but de justifier les assassinats et d’incarcérer des voix critiques. Dans ce communiqué, ce parti affirme que « ces attaques auraient donné à Kagame une « occasion en or » « d’épurer et de poursuivre » les opposants politiques « tels que Victoire Ingabire, Maître Bernard Ntaganda, Déo Mushayidi, tous emprisonnés, le Général Kayumba Nyamwasa, le Colonel Patrick Karegeya, le Dr. Theogene Rudasingwa, le Dr. Gerald Gahima et Paul Rusesabagina, en exil. ».
Un autre ancien proche de Paul Kagame, Théogene Rudasingwa, son ancien chef de cabinet actuellement exilé aux Etats-Unis, a aussi accusé le gouvernement de Paul Kagame qui chercherait toujours à resserrer l’étau face à ses détracteurs en les accusant d’être responsable d’actes de terrorisme qu’il perpètre lui-même.
Peu après ce nouvel attentat terroriste, le porte-parole de la police rwandaise Théo Badege, a annoncé que quatre suspects avaient été arrêtés.
Jean Mitari
Jambonews.net