Le porte-parole du M23 a déclaré ce mercredi 21 novembre, que le Mouvement comptait « libérer » la RDC, en passant par Bukavu, pour enfin se rendre à Kinshasa, capitale de la RDC. « Le voyage pour libérer le Congo commence maintenant. Nous allons aller à Bukavu et puis à Kinshasa. Etes-vous prêts à vous joindre à nous? » s’est adressé Vianney Kazarama, le porte-parole du M23, à une foule de plus de 1000 personnes dans un stade à Goma, rapporte l’agence Reuters.
Par ailleurs, la veille, sur le plateau de France 24, le Colonel Jean-Paul Epenge, porte-parole du M23 en Europe a affirmé l’intention du Mouvement de renverser Joseph Kabila, au motif que ce dernier a « démontré ses limites à gouverner le Congo ».
Les soldats congolais se rendent aux rebelles
Des centaines de soldats et policiers congolais se sont également rendus ce mercredi 21 novembre dans un stade à Goma. » [Les officiers qui se sont rendus] avaient soit le choix d’avoir la paix dans la ville, soit de quitter la ville » a rapporté Al Jazeera.
Selon l’agence Reuters, les rebelles auraient également pris le contrôle de la localité de Sake, qui se trouve sur le chemin vers Bukavu.
Le Conseil de sécurité condamne la prise de Goma
Ce mardi 21 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a, dans sa résolution 2076, demandé « le retrait immédiat du M23 de la ville de Goma, de stopper ses avancées et de déposer les armes de manière permanente». Le conseil a également exprimé son intention « d’envisager d’autres sanctions ciblées contre le leadership du Mouvement et contre tous ceux qui lui fournissent un appui extérieur et agissent en violation du régime des sanctions et de l’embargo sur les armes. » Ban-Ki-Moon devrait à la demande du Conseil présenter dans les jours prochains un rapport sur les allégations de soutien extérieur au M23.
Lors de la séance, M. Ngwej, ambassadeur itinérant de la RDC, a estimé que « contrairement à la débâcle subie par les assaillants depuis le 15 novembre, les opérations qui ont conduit à la chute de Goma ont bénéficié d’une planification remarquable, d’un réapprovisionnement suffisant et surtout des équipements de visions nocturnes, que ni les FARDC, ni la MONUSCO ne comptent dans leurs stocks, à l’exception du Rwanda ». Dès lors, M. Ngwej a demandé au Conseil de sécurité de « condamner de la manière la plus ferme le Rwanda » et d’exiger de ce dernier qu’il « mette fin immédiatement à son agression » en retirant ses troupes de la ville de Goma et du territoire de la RDC.
Le Rwanda de son côté a, par l’intermédiaire de son diplomate, Olivier Nduhungirehe, demandé la condamnation des tirs de roquette qui ont frappé le Rwanda lorsque les combats en RDC ont repris. Il a également appelé à un dialogue entre Congolais et non pas entre « de mauvais interlocuteurs ».
Human Rights Watch dénonce le silence des Etats-Unis
Human Rights Watch reproche aux États-Unis de ne pas avoir voulu mentionner les responsables rwandais dans la résolution, rapporte le Figaro. « Si le Conseil de sécurité veut réellement protéger les civils de Goma, il doit envoyer un message beaucoup plus clair à Kigali. On peut s’étonner du silence inexplicable des États-Unis sur ce point, en dépit de leur influence sur le Rwanda. Au nom des populations civiles de Goma, Washington se doit de soutenir des sanctions immédiates contre ceux qui soutiennent le M23 de l’étranger», a déclaré le responsable de HRW, Philippe Bolopion
Rencontre entre Kabila et Kagame
Les présidents de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, et du Rwanda, Paul Kagame, se sont rencontrés en tête-à-tête dans la capitale ougandaise Kampala tard mardi soir et ce pendant deux heures. A l’issue de leur rencontre, les deux présidents ont aussi rencontré leur homologue ougandais Yoweri Museveni, dont le pays est également accusé de soutenir le M23, rapporte le quotidien belge Le Vif/L’express.
Pour rappel, le Rwanda ainsi que, dans une moindre mesure, l’Ouganda, sont accusés par un rapport d’experts onusiens de soutenir la rébellion du M23.
Laure Uwase
Jambonews.net
Article mis à jour à 13h22