« Le leadership, c’est à la fois être devant et aller de l’avant » disait l’homme d’affaires français Georges Pauget. Etienne Tshisekedi, un de plus éminents hommes politiques congolais devrait vivement s’en inspirer.
Depuis en effet la fin de tumultueuses élections de 2011, ce vieux briscard de la scène politique congolaise n’a cessé par sa passivité et son inaction de se distancier des réalités que vit le peuple congolais. Son mutisme face à certaines crises majeures auxquelles le pays a été confronté depuis les dernières élections ne cesse de donner raison à ses détracteurs sur son manque d’intérêt quant au devenir de son peuple. Plus que jamais le doute s’est installé sur sa véritable volonté d’être « le leader maximo » de ce peuple.
La situation sécuritaire désastreuse au Nord-Kivu, les réalités sociales suffocantes que vit la population dans son ensemble; la persistance des antivaleurs dans la gestion de la chose publique malgré les louables efforts de certaines bonnes volontés…. Aucune de ces questions ne semble suffisamment importante, pressante et captivante pour retenir l’attention de Mr Etienne Tshisekedi. Tout ce qui semble compter pour l’instant c’est son imperium qu’un quidam est censé lui apporter.
Certes son combat pour l’instauration de la démocratie en RDC ne peut être nié ni diminué. Les emprisonnements subis, les coups de matraques de la DSP (Division spéciale présidentielle sous Mobutu), la conscientisation progressive des Congolais sur la nécessité de combattre pour un État prospère respectant les libertés individuelles, aucun de ces faits ne peut lui être retiré.
Le flambeau de l’insoumission face au régime injuste de Mobutu, Tshisekedi l’a fièrement porté. Sa lutte pacifique et courageuse à une époque où seuls les mieux armés avaient droit à une parcelle de pouvoir, nul ne peut le contester…. Mais force est de constater que présentement, Tshisekedi n’est plus que l’ombre de lui-même. Serait-ce le poids des années ou une énième stratégie pour conquérir le pouvoir ? Nous nous questionnons. Mais disons le clairement, la démobilisation et la démotivation ont gagné les troupes.
Il se pose réellement un problème de leadership dans ce pays et la jeunesse congolaise doit en tirer les conséquences. Attendre vainement une consigne de Tshisekedi comme s’il s’agissait d’un édit impérial fait énormément perdre du temps à de nombreux Congolais. Le temps n’agira jamais à la place de l’homme , soit Mr Tshisekedi assume pleinement son rôle de leader soit il remet le tablier à une jeunesse capable pour vivre une retraite pleinement méritée.
Nous avons toujours appris qu’un leader est celui qui voit et saisit les opportunités ; à défaut il les crée lui même. L’attitude attentiste de Mr Tshisekedi ne cesse d’atrophier la motivation et le courage de ceux qui mettent leurs espoirs et aspirations en lui.
Un leader doit inspirer et hormis quelques irréductibles membres de son parti l’UDPS, Etienne Tshisekedi n’inspire plus grand monde, la nature ayant horreur du vide.
« Le leadership est une force qui encourage les participants d’un voyage à passer de l’état de passager à celui d’acteur d’une aventure » disait Chris Viehbacher. Aujourd’hui ceux qui ont cru en Tshisekedi semblent plus que jamais passagers de « l’aventure » congolaise.
Alors Etienne Tshisekedi, homme du passé ou leader incontournable?
Charis Basoko
Jambonews.net