Le 8 mars, bien plus qu’une simple date sur le calendrier, représente une journée d’action et de réflexion sur les droits des femmes. Ses origines remontent aux luttes historiques menées par les femmes au début du XXe siècle pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Depuis 1975, l’ONU a consacré officiellement cette journée à la célébration des femmes et à la discussion sur les progrès et les défis en matière de droits des femmes.
Cette année, alors que le thème choisi met l’accent sur l’urgence d’investir en faveur des femmes pour accélérer le processus vers une réelle égalité dans le monde, l’attention se porte particulièrement sur la région des Grands Lacs d’Afrique. Cette région a été tourmentée par des conflits depuis des décennies, et les femmes en sont souvent les victimes les plus durement touchées. Au Rwanda, bien que la représentation des femmes dans les sphères politiques et décisionnelles soit considérée comme un symbole d’émancipation, une analyse approfondie révèle une réalité plus sombre.
Le régime de Paul Kagame, souvent qualifié de l’un des plus totalitaires du continent, pratique une politique de « tolérance zéro » envers toute dissidence. Il exploite la structure sociale patriarcale et les valeurs culturelles du pays pour maintenir son pouvoir en place. Au-delà de ces chiffres impressionnants « dont seul le régime de Paul Kagame a le secret » de représentation féminine dans les institutions politiques, il reste beaucoup à faire pour que les femmes rwandaises atteignent un niveau réel d’influence décisionnelle.
Au-delà des apparences, certaines pratiques autant insidieuses que dangereuses sont utilisées pour maintenir le contrôle en exploitant les femmes :
Contrôle des postes stratégiques :
Les femmes sont placées dans des positions de pouvoir ou d’influence dans des institutions pour garantir la loyauté et l’obéissance envers le régime, au détriment de leur autonomie et de leurs droits.
Manipulation de l’opinion publique :
Les femmes sont utilisées comme porte-parole ou figure publique pour promouvoir la propagande du régime Kagame et influencer l’opinion publique en sa faveur. Leur présence dans les médias contrôlés par son parti au pouvoir et leur participation à des événements officiels peuvent renforcer l’image du son régime et légitimer ses actions.
Espionnage sexuel :
Le régime Kagame est maitre dans l’art de la séduction ou d’influence sexuelle pour obtenir des informations ou exercer un contrôle sur des individus ou des groupes ciblés, une pratique qui est très souvent ventée par le régime lui-même, exploitant des stéréotypes sexistes pour manipuler et compromettre des individus, en particulier ceux qui occupent des postes de pouvoir ou qui détiennent des informations sensibles.
Mariages politiques :
Des mariages sont arrangés pour consolider le pouvoir politique et économique du régime de Paul Kagame, les femmes sont proposées à des dirigeants ou à des personnalités influentes par seul but de renforcer les alliances politiques, consolider le pouvoir au sein d’une famille ou une dynastie et la surveillance de la population.
Manipulation des sentiments :
Les femmes sont utilisées pour manipuler les émotions du public en faveur du régime Kagame, présentées comme des figures charitables pour renforcer l’image positive de son pouvoir. C’est le cas emblématique de la Première Dame du pays, qui, à travers son implication dans plusieurs associations de défense des droits des femmes, est présentée comme une figure de charité et de bienveillance. Cependant, l’objectif caché est de renforcer l’image positive de son mari et du parti au pouvoir.
En ce jour symbolique, il est essentiel de reconnaître que la représentation des femmes au Rwanda ne garantit pas leur émancipation. Le véritable changement nécessite une remise en question des pratiques oppressives et une véritable promotion de l’égalité des sexes qui est non seulement un droit fondamental, mais également un moteur de progrès social et économique pour l’ensemble de la société. Investir en faveur des femmes, c’est investir dans un avenir plus juste et plus équitable pour tous.